Batobulles

Mercredi 15 janvier 2020

Nous partons de St Georges sur Grenada pour rejoindre Carriacou 30 milles au Nord Est. Même en faisant du près serré, ce que Topaze n’apprécie pas vraiment, nous faisons presque du plein Nord, et encore avec le moteur. Du vent (22 nds), pas de vent (8 nds), du vent….et ainsi de suite. Le vent est pile poil dans l’axe de l’île. Vers 4 heure del’après midi nous sommes à 12 milles dans l’Ouest de notre destination. On pousse un peu le moteur, mais à 3 nds de moyenne on n’y sera pas avant la tombée de la nuit. Nous arrivons à Tyrrel Bay à 20h00. Il n’y a pas beaucoup de feux de mouillage, mais en s’approchant, on constate que beaucoup de bateaux ne les ont pas allumés. On mouille un peu à l’écart, à l’entrée de la baie. Le lendemain on va se mettre dans un endroit plus approprié. On retrouve certains de nos compagnons de voyage depuis Porto Santo et Madère, Danton, Loustic, Spica, Volubilis. En fait, il y a une centaine de voiliers dans la baie, mais comme elle est très large, c’est assez aéré.

Carriacou est beaucoup plus tranquille que Grenada. L’île est plus petite et les gens plus simples. On fait la connaissance de Warria qui se débrouille en vendant quelques fruits et lègumes. Il a 57 ans mais il paraît nettement plus vieux. L’excés de rhum (ici c’est rum sans « H ») qu’il boit au petit déjeuner (il m’a fait goûter…..j’ai eu la bouche en feu…et il me dit qu’il le coupe avec de l’eau parce que c’est trop fort….. je n’ai pas senti l’eau… On doit pouvoir s’en servir comme anti rouille…) et la fumette sans doute car ici c’est les deux et de bonne heure le matin. Il parcourt le mouillage avec une annexe en bois rapiècée de partout et propose aussi de prendre les poubelles. Comme on ne sait pas ce qu’il en fait après, peut être les met il à l’eau, on prèfère s’en charger. Une autre rencontre, Vina. Elle a à peu près le même âge et elle aussi vend des fruits sur le bord de la route. Son terrain est un vrai capharnaüm de tôle face à la mer. Elle est sympa et interpelle Domie avec des « Hi baby » ou « Lovely ». Elle aussi carbure à la Ganja comme tout le monde dans la rue. Bizarrement ils ne sont pas perchés comme ça serait en France après ce régime. Ils doivent avoir l’habitude. On croise des rastas qui nous saluent avec des « hey man » et on se tape les poings. Ils nous proposent de prendre une taffe sur leur joint. On se défile….plus jeune je n’aurai pas hésité…. Les rastas ne sont jamais violents ou agressifs, pour eux c’est toujours « Peace and Love » et sont toujours souriants. Lors d’une de nos ballades à Windward sur la côte au vent, en passant près d’un champ, on rencontre Ziky, un jeune gars qui travaillait à dèfricher. Il traverse la parcelle en claudiquant (il a le genou bandé) juste pour nous parler. Il est chanteur dans un groupe Reggae et surtout Soca, il fait aussi un peu de pêche. Il est Jah Rastafari et  entreprend de nous expliquer la philosophie paisible de ce mouvement. Les autres religions sont violentes, la preuve,  les millions de mort de l’église romaine au nouveau monde et en Afrique ou les répressions protestantes (les anglais., les hollandais…) aux antilles, Jah lui, n’a pas de sang sur les mains. Comme partout, il nous propose de la « weed » locale ( la meilleure d’après lui), on dècline. Je ne sais pas comment ils font pour travailler, ou alors elle n’est pas très forte ??

Nous avons pris les minibus collectifs qui circulent dans l’île comme à Grenada. Mais là, au lieu de la musique à fond la caisse, ce sont les sermons des prédicateurs diffusés à la radio qui nous accompagnent. J’ai même vu un petit appareil électronique qui est la bible en fichiers audio. On peut choisir les versets, les différents apôtres….Le dimanche la plupart s’habillent (les enfants y compris) en costumes et en robes éclatantes pour aller à l’église adventiste, pentecôtiste ou autres. Ils y passent une bonne partie de la journée à chanter et emportent des sandwichs…..

Nous sommes restés 15 jours à Tyrrel Bay, dans une inspection de routine du moteur, je me suis aperçu que la pompe eau de mer pour le refroidissement fuyait. Démontage…le joint est HS et un roulement commence à grogner. J’apporte tout ça au mécano de la marina. Huit jours sans pouvoir remettre la main dessus. Parti à Grenade pour affaire familiale. Quand enfin il revient il n’a rien fait et me dit qu’il ne peut pas commander de pièce. Le Uship local peut commander une pompe à St Martens mais ça prendra 10 jours. Marco, un français établi ici et qui fait des petites réparations sur les bateaux me dirige vers Yorg, un allemand qui répare un peu tout sur les bateaux. Le lendemain, il m’a remis la pompe à neuf pour 50 €. Je ne sais pas si ça tiendra longtemps…..pour l’instant ça marche sans fuite.

Marco est en train de construire une maison à mis pente de la montagne 200 m² pour 120.000 € terrain compris. Réservoir eau de pluie de 80 m³. Le terrain n’est pas cher, entre 18 et 33 € le m². Surtout, les documents d’urbanisme sont simples et c’est le constructeur qui se les tape.

Nous avons mis ce temps libre à parcourir l’île dans tous les sens et à se baigner dans de l’eau chaude et cristaline. Les plages sont quasi désertes. Il y a des chemins qui permettent de s’enfoncer dans la forêt et nous avons fait l’acsension de « Chapeau carré » la montagne qui surplombe la baie. C’est beaucoup moins humide qu’à Tobago malgré les grains tropicaux qui déversent 2 cm de flotte en une demi heure. Pourtant, il faut bien aérer le bateau car le soleil tape dur, il fait 30° à l’intérieur et on passe notre temps à ouvrir et fermer les hublots suivant la pluie.

Au Nord de la baie il y a « Oyster pond » le bassin aux huîtres entouré par une mangrove. C’est un « trou à cyclones » où on peut mettre le bateau en cas de coup dur. Nous y avons fait un saut en annexe. Les huîtres sont plutôt une espèce de nacre (coquilles symétriques) et il y en a vraiment très peu. On a bien trouvé des coquilles de gryphées mais pas de vivantes. En passant sous une branche, il y avait un « tree boa », un boa arboricole qui était en train de digérer. Avec prudence, on a secoué les branches mais il a continué à dormir. Nous avons vu aussi des iguanes d’arbre et c’est pas facile car ils se cachent bien.

Avec tout ça, le bateau commence à se remplir de coquilles de « lambi », de pierres de corail et de coquillages de toutes sortes. Sans compter avec des graines d’arbres locaux toutes plus bizarres les une que les autres. Je dois dire que je m’y suis mis aussi. Je pense qu’on va pouvoir ouvrir un cabinet de curiosité en rentrant……

Voici les fruits du Sorrel, on en fait une boisson qui est assez bonne…..et ça reste dans la famille.

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